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  • Photo du rédacteurDiot-Siaci Institute

Le progrès technique, allié ou ennemi de l'Homme ?

SIACI SAINT HONORE s’est associé avec l’IFOP pour réaliser une enquête « Etat des lieux et ressenti » des salariés quant au devenir de leur métier (Enquête IFOP – novembre 2019). A cette occasion, Myriam El Khomri est revenue sur la relation ambivalente de l’opinion française face au progrès technologique.


La méfiance vis-à-vis du progrès est aussi ancienne que le progrès lui-même. A raison ?

Chaque époque a été à la fois fascinée et effrayée par les innovations qu’elle a vu poindre. Crainte décuplée à l’heure de l’Intelligence artificielle : l’Homme est en train de créer des machines dont l’intelligence pourrait surpasser la sienne !

La machine a toujours été suspectée de détruire de l’emploi et de dégrader la qualité de ce dernier. Pourtant si l’on en croit le poids de la population active, la quantité de travail n’a jamais été aussi importante qu'aujourd’hui. Et cette montée du nombre d’actifs s’est accompagnée d’une montée en gamme des métiers, avec une augmentation constante de la proportion de cadres et d’emplois qualifiés.


Le robot, un loup pour l’Homme ?

Les sociétés les plus robotisées ont souvent les économies les plus performantes, sans pour autant connaître un chômage plus élevé, comme l’illustre le cas de l’Allemagne. Mais le progrès technique fait toujours des gagnants et des perdants et nécessite de travailler collectivement à la formation des personnes dont il menace l’emploi.


Autre facteur d’anxiété : les mutations s’accélèrent et, avec elles, la discontinuité des parcours professionnels. En effet, les nouveaux actifs alterneront les expériences professionnelles et devront se montrer flexibles, tandis que les enfants entrant à l'école aujourd'hui exerceront pour beaucoup d’entre eux des métiers qui n'existent pas encore !


Tout ceci contribue à modifier en profondeur notre rapport au travail. Rappelons qu’en deux générations, le temps passé à travailler est passé de 40 à 10% de notre temps de vie. Autre fait marquant : la forte augmentation du niveau de connaissance générale a induit une exigence accrue en termes d'épanouissement professionnel et de réalisation individuelle.


Aujourd’hui, concilier vie professionnelle et personnelle est ainsi devenu une préoccupation centrale.


Un ressenti différent selon les catégories de travailleurs…

L'étude IFOP / SIACI SAINT HONORE révèle certains éléments en opposition à bien des idées reçues :

· Le niveau de satisfaction professionnelle dans notre pays est très élevé et atteint 78% ! Cette perception concerne bien davantage les indépendants, jeunes cadres et salariés des très petites entreprises. Le résultat est également à relativiser au vu des 40% d'interrogés s'estimant insuffisamment valorisés dans leur travail. Plus que ses homologues allemands, britanniques ou américains, le Français y revendique une réalisation de soi.

· 87% des travailleurs se disent conscients des transformations à venir et y voient davantage l’effet des nouvelles technologies que de la concurrence des pays à bas salaires. Ces transformations sont perçues positivement par certains (cadres du privé) quand d'autres en ont une vision négative (professions intermédiaires de la santé, professeurs des écoles).

La formation, réponse pour tous ?

Beaucoup s'accordent sur la nécessité de faire de la formation un puissant outil de rééquilibrage. Attention toutefois à ce qu’elle ne devienne pas un facteur d’aggravation des inégalités dans le monde du travail. Elle est en effet aujourd’hui deux fois plus accessible aux cadres qu'aux ouvriers pour lesquels elle constitue pourtant un outil d'évolution professionnelle bien plus crucial.



 

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